lundi 25 mai 2009

Madame est servie

Typographyserved, c'est un peu le FWA de la typo, sauf que la ressemblance s'arrête à l'interface. Plus pratique (recherche par mots clés menant au Behance network, un vrai réseau de portfolio bien cleans et fonctionnels ), il dévoile les secrets de fabrication de projets visuellement alléchants, auprès de directeurs artistiques venus de tous les horizons. Un très bon site d'inspiration pour trouver tout ce qui peut se faire avec votre fonte préférée !
À noter d'ailleurs, que le même système existe pour la photo (photoserved), pour les clips graphiques, le design et la mode.


Norman Mac Laren

Synchromie, 1971, 7m27s.
Je vous parlais de Norman Mac Laren dans le précédent article; voilà une bonne occasion de revenir sur le roi d'une animation expérimentale, rythmée, sensuelle et vivante.
Né avec la WW1 et mort l'année de ma naissance (et toc), c'est une des grandes têtes de l'Office National du Film du Canada, au côté de Michel Brault (précurseur en terme de réalisation). Qu'il travaille pour les services postaux, l'effort de guerre ou plus tard, une pure expérimentation graphique et rythmique, Mac Laren a toujours su faire passer les messages d'une façon résolument moderne et décalée, sur de joyeux tons jazzy pour ses compositions les plus connues. Ses expériences plastiques pour faire vivre la pellicule aboutissent à des symbioses rythmiques parfaites où l'image décrit exactement ce que le son suggère; système grâce auquel le spectateur jouit d'un enivrement de deux de ses sens puisque "l'oeil entend, l'oreille voit". Vous trouverez facilement ses vidéos sur youtube et dailymotion. 

Quand le jeu vidéo se fait expérimental, 1.

En passant par le festival de l'Affiche et du Graphisme de Chaumont vendredi dernier, je suis tombé sur un historique bizarrement partisan sans l'être vraiment, des grands jeux vidéos sortis depuis le début des années 90. Aux côtés de suites de sagas excellentes telles Resident Evil ou Street Fighter, visant uniquement à étendre une licence pour engranger du profit, se trouvait les pépites retenues par tous comme rares dans le milieu, car expérimentales et réussies. Des jeux acclamés par la critique et boudés par le public, tels de véritables films d'auteurs.Electroplankton (Nintendo DS, 2006) en fait partie. Toshio Iwai, artiste polyvalent de l'aire digitale influencé à ses débuts par les travaux de Norman Mac Laren, a été l'un des premiers à directement s'attacher à expérimenter dans le domaine du jeu vidéo après l'obtention de son diplôme de l'Université de Tsukuba en Arts Plastiques et Média mixes. Parallèlement à ses installations contemporaines utilisant systématiquement vidéos et projections, où il développa plus tard les liens qui unissaient image et son (Resonance of 4, Piano - as Image Media), il fut précurseur du non moins expérimental Rez sur Dreamcast, grâce à son jeu Otocky, tout de même sorti en 1987. Si SimTunes mène le concept de musicalité liée aux formes, aux couleurs et au mouvement plus loin, l'aboutissement (actuel !) de sa carrière dans le domaine vidéoludique se nomme Electroplankton, sorti en 2006 sur DS. Une réelle expérience artistique qui ne fut pas sans déboussoler les joueurs - et après tout, n'est-ce pas le but premier de toute oeuvre d"art". Le jeu soulève plusieurs questions : 
 - peut-on encore parler de jeu quand aucun but autre que la volonté errante du joueur/créateur, ne le guide ? 
 - si le jeu propose bien de créer ses propres mélodies en jouant (joueur/créateur), quid des résultats obtenus ? Le joueur devient-il spectateur ? C'est une des grandes problématiques du secteur à l'heure de la "cinématisation" des grosses licences...
 - les joueurs auront pu regretter l'aspect aléatoire de certains outils de composition qui ne leur permet pas de créer une mélodie exactement à leur goût; cependant qu'est-ce que l'art sans sa part d'aléatoire, si ce n'est une science : on sait tous à quel point le hasard a fait des miracles en photo. 
 - finalement, et de façon bien plus terre à terre, le prix du jeu à sa sortie (40€) était-il justifiable, lorsqu'un quart d'heure suffisait à en parcourir tous les aspects (mais pas les
 possibilités, infinies) ?
Une chose est sûre, Electroplankton assumait sa direction en se présentant comme une oeuvre d'art - allaient dans ce sens, l'écran titre reproduisant l'accord orchestral précédent tout concert, et la notice, imprimée sur papier spécial, et dont la mise en page a fait l'objet d'un soin tout particulier. On y trouve des notes d'intentions exhaustives de Toshio Iwai, illustrées par sa fille Roka. Un vrai livret d'art !!
À noter enfin les installations les plus récentes de l'artiste, réalisées en collaboration avec Hayao Miyazaki pour le musée Ghibli, et visible ci-dessous.  

vendredi 22 mai 2009

Imperial Boy

(Sort son artbook). Né le 1er mars 1976 à Tokyo, Japon, a mené des études d'art à la Chubi Central Highschool, et travaille depuis 96 dans le secteur du jeu vidéo. 
Le reste, ça se passe avec les yeux. Imperial Boy affirme passer parfois 7 jours sur le seul crayonné d'un de ses décors merveilleux au mille détails (idéal pour un fond d'écran, on s'embête jamais !!) aux couleurs chatoyantes et aux perspectives complexes; si complexes qu'il n'hésite plus depuis quelques années à s'aider de logiciels de 3D pour ébaucher ses espaces, parfois même en donnant un effet "fish eye" bien vu à sa caméra. 
Layout-artist de génie, Imperial Boy reste beaucoup moins assuré lorsqu'il s'agit de dessiner des personnages - c'est à la fois dommage et rassurant, tant cela a contribué jusque là au développement d'une mozaique incroyablement dépaysante d'ambiances. Son site, en japonais, est consultable ici. On peut y voir que sa section liens est très généreuse !

Studio 4°C

Studio 4°C ou l'animation expérimentale dans toute sa splendeur. 4°C car c'est la température à laquelle l'eau est la plus dense et que c'est le but commun de toutes les oeuvres produite par le studio : des films d'animations à voir et à revoir pour leur richesse visuelle et narrative, leurs réflexions profondes tirant bien souvent sur l'abstraction des formes et des symboles; à l'instar de Mind Game qui a su les faire connaître de façon internationale en 2004 et surtout du final d'Amer Béton (Tekkon Kinkreet en version originale, adapté du manga on ne peut plus graphique de Taiyo Matsumoto), chef d'oeuvre au mille décors, dont une poignée figurent ici.
Prochainement on pourra également retrouver le studio dans la suite du nouveau format qu'il a trouvé pour laisser libre cours à l'imagination de tous ses réalisateurs de talents, j'ai nommé Genius Party, film chorale, assemblage de plusieurs courts métrages aux identités extrêmement marquées, et qui peuvent se targuer d'investir des champs esthétiques toujours plus avant-gardistes dans le petit monde de l'animation, trèèès loin de Disney & co. Genius Party Beyond sera visible à Annecy, et parmi les 13 courts qu'il contiendra on retrouvera à la réalisation Nicolas de Crécy (auteur de l'exquis Journal d'un fantôme) et Tatsuyuki Tanaka, monsieur Canabis, dont l'univers semble toujours aussi magnifique une fois en mouvement. À noter aussi un courts signé Shin' Watanabe, à qui l'on doit Cowboy Bebop, Samurai Champloo, ou encore des séquences de Kill Bill et d'Animatrix. Du tout bon, quoi, dont je vous parlerai une fois tout cela vu, puisque j'y serai, pour une fois. 
À voir : la bande-annonce alléchante, de cette fête des génies sur Youtube. 

lundi 18 mai 2009

Naimoka


Naimoka est un webzine polyvalent qui, grâce à des articles de qualité très bien illustrés, réussit à rendre tous ses sujets intéressants ! Si à l'origine il était censé être mensuel, on ne peut que regretter le nouveau système trop progressif de mises à jour. Les anciens articles sont à consulter dans la bibliothèque, avec au programme, Bacon, Basquiat, Moebius, James Jean, Johan Sfar, Warhol et bien d'autres !

Cuson

Ce soir un petit crochet par Deviant art, pour vous présenter 2 artistes incontournables dans le courant de l'air du temps. Il s'agit de Cuson et de Cellar, tous deux de Hong Kong.
Très dans le vent parce qu'ils maîtrisent le BRUSH (Pao si tu nous écoutes) d'une manière assez vivante pour ne pas noyer la force de leurs compos et de leurs persos dans des rendus asceptisés ou manquant de caractère. Chez Cellar, cela aboutit à un traité impressionniste truffé de finesses - on se croirait revenu au temps de Degas, surtout sur sa dernière série des prostituées ! Chez Cuson c'est beaucoup plus cartoonesque et presque vulgaire, mais sa maîtrise des couleurs lui fait sans cesse pondre de magnifiques illus.

Plus de deviant bientôt ??

Giorgio de Chir-ICO

L'autre jour je suis allé voir en solo seul solitaire l'expo consacrée à Giorgio de Chirico, se déroulant actuellement au musée d'art moderne de la ville de Paris, en face du Sacro-saint Palais de Tokyo. C'est un artiste que j'ai toujours beaucoup aimé, et qui a pu passer par les mains d'un public moins initié grâce à la jaquette du jeu vidéo ICO(ci-dessus), sorti en 2001 sur PlayStation 2. Il a su développer dans son oeuvre un monde imaginaire à la fois simple et puissant, car perdu dans les symboles croisés de l'espace et du temps; en résultent des paysages absolument atemporels - et non intemporels, huhu.
D'ailleurs si l'on devait reprocher quelque chose à De Chirico, c'est bien, comme la plupart des artistes modernes, sa propension poussée à l'hermétisme : car pour comprendre une de ses toiles, il faudra avoir lu toute sa biographie et l'intégrale de Shaupenhaur, Nietzsche et Breton. Reste que d'un point de vue purement artistique il représente l'artiste moderne par excellence, qui à la façon d'un Kandinsky ne cessera d'évoluer et d'expérimenter, jusqu'à son dernier souffle, et ce en faisant parfois chier son monde - par exemple lorsqu'il décide de revenir à de la "vraie peinture" dans les années 30 (l'expo est truffée de ses essais pittoresques et insolites de reproductions de grands maîtres) puis lorsqu'il décide de revenir à sa première période en la reproduisant exactement !! Autant dire que les collectionneurs avaient de quoi gueuler, cependant Andy Warhol s'en frotta les mains.
Bref, des années 20 à ses dernières expériences dans les 70's, De Chirico est un pont vivant entre surréalisme, modernisme au sens plus large, et pop-art. Son imagerie unique, bien que mal éxécutée (et alors après tout...), saura vous dépayser, et parfois même vous amuser (c'est un comble...)

samedi 16 mai 2009

Typophile


Le site anglophone typophile propose une approche ludique et vivante de la typographie, en se basant sur les apports que peut apporter les talents de chacun dans une communauté web. 
Parmi les rubriques les plus intéressantes, on y trouvera la section typebattles, qui à la façon des forums d'illustrateurs, permet à tous les utilisateurs de soumettre leurs propositions sur des thèmes toujours plus pertinents et décalés - à 
voir par exemple, les réponses soumises au concours du magazine fictif "Slasher" dont un extrait figure ici. Une véritable cour de récré typographique pour se
 lâcher entre deux mises en pages fonctionnalistes !

mardi 12 mai 2009

Neonvision


On commence cette session inspirations avec Neonvision, aussi connu sous le pseudo de Houden Eizou. 
Cet illustrateur au style très manga - tout comme pléthore de ses congénères japonais - a principalement travaillé sur des couvertures de romans (c'est une pratique assez courante là-bas), mais a pu être connu en occident grâce aux magazines de tutoriaux et interviews spécialement consacrés à ce type d'illustrateurs : Concrètement on peut le retrouver dans deux numéros de Comickers mag et dans les tomes 8, 9 et 10 de ROBOT, le mook (mag + artbook) créé par Range Murata. 
Sa ligne douce, sensible et simple, a été développée avec humblitude (!), autrement dit le fait de toujours mettre ses capacités en doute et de travailler dur pour obtenir le meilleur résultat. Ses colorations viennent compléter une ligne qu'il travaille au critérium 0,3 pour des rendus pastels tout à fait charmants.
Ci-dessus, un visuel qu'il a signé pour le roman adapté du jeu vidéo ICO, et un extrait du tome 8 de ROBOT. 
Son blog, naturellement en japonais, est assez avare en images. Si ça vous tente quand même, visitez-le ici.