mercredi 11 août 2010

La cité saturne (Dosei Mansion)

La cité saturne, publiée dans la collection Big Kana

Après un Yumenosoko aux confins de l'onirisme, Hisae Iwaoka revient en France via la parution de Dosei Mansion, prépubliée depuis 2005 au Japon et traduit chez nous par la Cité Saturne.

L'histoire : Pas de vrai fil rouge ou d'intrigue à rallonge pour ce manga contemplatif et dont la sensibilité imprègne jusqu'aux dialogues, parfois décousus : il s'agit juste de chroniques routinières sur la vie des habitants de l'anneau venu entourer la Terre dans le futur. On s'intéresse surtout à Mitsu, laveur de vitres timide et maladroit, très attachant sans être trop original, qui redécouvre peu à peu la vie de son père disparu à travers ceux qui l'ont connu. L'histoire est donc davantage une série de petites historiettes à la Mushishi qu'un vrai shônen à rallonge, et ça fait du bien.

Le graphisme : Immense coup de cœur pour cette Iwaoka qui possède un des traits les plus libres et sensibles du manga actuel. Ses têtes rondes ont parfois bien du mal à exprimer l'âge avancé de certains personnages mais ils restent attachants en toutes conditions. Les décors, tantôt fournis tantôt épurés, jouent une fois de plus la carte de la poésie et de l'onirisme. Concrètement c'est aussi frais qu'original, et ça fait du bien dans un univers aussi prisonnier des codes que le manga.

Présentation : les couvertures se déplient pour révéler de magnifiques panoramas tout en aquarelle, le tout sur du papier à grain du plus bel effet. C'est un peu cher car ça se lit vite mais cette Cité Saturne mérite sa place chez Big Kana.

9/10, je suis fan.